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26 septembre 2013

Radio des auteurs

Je salue bien bas cette initiative d'Isabelle Bouvier, avec cette radio des auteurs qu'elle a décidé de mettre sur pied. L'idée : si une chanson vous a accompagné pendant l'écriture de votre dernier livre, vous communiquez le lien Youtube qui y renvoie, Isabelle la collecte sur le player que vous pourrez télécharger. Ça vous permettra d'écouter ce qu'écoutent vos petits camarades auteurs. Ouais, je sais, on n'a pas de petits camarades auteurs quand on est auteur soi-même. Mais justement, c'est peut-être l'occasion de s'ouvrir au monde, non ?
En fait, cette radio est une auberge espagnole dans laquelle chacun apporte sa musique pour la partager avec les autres.

Je vous propose Who Did That To You, interprétée par John Legend, bande originale du film de Tarantino Django Unchained.
Je me suis passé ce morceau en intraveineuse durant l'écriture de ma série Les Costello, une série mordante, saison 1, que j'ai créée en même temps que la collection "Pulp" pour les éditions La Bourdonnaye.
Les heurs et malheurs d'une famille de déménageurs, vaguement brocanteurs, vaguement crapuleux… et vaguement vampires. Mais totalement losers. Et paumés dans une société humaine qui n'est pas faite pour eux. Ils ressembleraient un peu à des anges déchus qui zoneraient au purgatoire pour expier on ne sait quelle(s) faute(s). Enfin, ils les connaissent sûrement, eux, leurs fautes, mais il ne sont pas pires que d'autres. Et ils sont assez touchants dans leurs tentatives désespérées de redorer leur blason.

La saison 1 est complète et vous la trouverez, entre autres, chez La Bourdonnaye
La chanson est ici : Who Did That To You
Vous accéderez ici au blog d'Isabelle



18 août 2013

13e Note éditions [2] – Le Livre des fêlures


Adeline Regnault est éditrice chez 13e Note éditions, une maison indépendante à la ligne éditoriale sculpturale que je vous invite à — ou plutôt que je vous supplie de — découvrir séance tenante, si vous êtes gavés des paquets de lessive qu'on tente de vous refourguer en librairie en vous faisant croire qu'il s'agit du dernier Graal littéraire.
Cette série de 10 entretiens, à laquelle je remercie Adeline de s’être prêtée à l'improviste, vous donnera envie, je l'espère, d'aller vous balader sur le site de 13e Note éditions et de lire ses livres.
Dans cette deuxième interview, il est question du Livre des fêlures, fondateur et emblématique de l'esprit 13e Note.


13e Note édition, c'est ici : http://www.13enote.com

27 juillet 2013

13e Note éditions [1] — La note bleue

Adeline Regnault est éditrice chez 13e Note éditions, une maison indépendante à la ligne éditoriale sculpturale que je vous invite à — ou plutôt que je vous supplie de — découvrir séance tenante, si vous êtes gavés des paquets de lessive qu'on tente de vous refourguer en librairie en vous faisant croire qu'il s'agit du dernier Graal littéraire.
Cette série de 10 entretiens, à laquelle je remercie Adeline de s’être prêtée à l'improviste, vous donnera envie, je l'espère, d'aller vous balader sur le site dédié de 13e Note éditions et de lire ses livres.
Dans cette première interview, il est question de note bleue, concept musical du blues et du jazz que l'équipe de 13e Note, avec son chef d'orchestre Éric Vieljeux, transpose à la littérature.



13e Note édition, c'est ici : http://www.13enote.com

7 juillet 2013

« Les Avenirs », de Hafid Aggoune


Avant tout, il faut raconter l’histoire de ce livre, car il s’agit d’une belle histoire ; non pas raconter l’histoire que raconte ce livre (qui est également une belle histoire, nous y reviendrons), mais le parcours du texte, son aventure, son itinéraire, son combat, pour arriver sous les yeux des lecteurs. Et pour y rester.
Les Avenirs est le premier roman de Hafid Aggoune. Publié en 2004 par les éditions Farrago, il a reçu le prix de l’Armitière cette même année et le prix Fénéon en 2005. Puis l’éditeur a cessé son activité en 2006, et le livre est devenu indisponible en version brochée.
L’auteur a récupéré ses droits numériques et les a confiés à StoryLab, en 2013, qui peut ainsi sauver ce roman de l’oubli et en proposer une version corrigée ainsi qu’enrichie d’un entretien filmé de Hafid Aggoune. Celui-ci y explique fort justement que le support de lecture importe moins que le contenu lui-même et que seule compte la diffusion et la (sur)vie des œuvres.
Voilà comment une pépite littéraire trouve une seconde vie grâce au numérique.

L’histoire pourrait s’arrêter là, et ce ne serait déjà pas si mal. Mais l’ironie du sort en a voulu autrement. Car ce texte qui connaît aujourd’hui une renaissance parle d’un homme… qui connaît une renaissance. Il semblerait que les dieux farceurs de la littérature se soient penchés sur le berceau de Hafid Aggoune.
Dans ce récit, Pierre, 76 ans, revient d’une longue absence au monde et à lui-même, il se réveille d’un long sommeil qu’il a entamé un jour d’automne 1942, alors qu’il était âgé de 17 ans. Durant plus d’un demi-siècle, il est resté en léthargie, « dans un asile perché comme un enfer à flanc de falaise », sur l’île de Luz, face à la mer.
Ce qui a provoqué en lui l’électrochoc salvateur, nous le savons d’emblée, c’est le suicide d’un pensionnaire de l’établissement psychiatrique ; un peintre du vide, créant sans pinceau ni couleurs sur une toile imaginaire, bougeant sa main et son bras dans l’air, et que Pierre a regardé peindre sur le vent, jour après jour, au cours de toutes ces années. La mort de cet homme fait prendre conscience au narrateur que lui est en vie, finalement, contre toute attente.
Si nous comprenons dès le début ce qui a réveillé Pierre, nous découvrons progressivement ce qui l’a endormi. Les éléments reviennent par bribes, par vagues, tel le ressac que les pensionnaires entendent dès qu’ils déambulent dans les jardins de l’hôpital.
L’auteur procède par petites touches, comme un peintre pointilleux qui dose ses contrastes et ses effets. Mais peu à peu l’esquisse prend forme, les motifs se précisent et complètent le sujet, du déracinement de Pierre, jeune enfant de 3 ans arraché à sa mère en France et confié à sa grand-mère en Algérie, à la rencontre avec Margot, jeune fille juive de 17 ans, artiste peintre elle aussi. Et auteur, entre autres, d’une toile intitulée Les Avenirs. Mais est-il possible pour un jeune garçon d’aimer une jeune fille juive dans le Paris de l’Occupation ?
Quelle que soit la réponse, quelle que soit la noirceur du tableau, quel que soit le temps que ça prenne, Hafid Aggoune nous montre avec talent et poésie que, d’une manière ou d’une autre, la vie reprend toujours ses droits. Il affirme que le passé ne s’oublie jamais, qu’il est comme une langue maternelle, et que nos souvenirs fondateurs finissent par nous revenir comme autant de mots primordiaux et essentiels qu’on croyait perdus. Il affirme enfin, dans un message d’espoir, que ce passé, une fois apprivoisé, est la clé de nos avenirs.
(Article publié dans La Cause littéraire, le 2 juillet 2013.)

Les Avenirs, Hafid Aggoune, Éditions StoryLab, 2013, 5,99 €.

21 juin 2013

Les contrées de la peur


Pour traduire Lovecraft, David Camus est l’homme de Providence


On consacre rarement une chronique littéraire sur un ouvrage traduit au travail du traducteur. Normal, puisque dans la plupart des cas il s’agit d’œuvres inédites pour lesquelles l’important est de faire découvrir le texte. Voici là une magnifique opportunité de changer la donne, avec cette nouvelle traduction des Montagnes hallucinées, de H.P. Lovecraft, parue aux éditions Mnémos. Le passeur de mots, cette fois, s’appelle David Camus. Lui-même auteur, à qui l’on doit, entre autres, le cycle du Roman de la Croix (Robert Laffont), il a déjà traduit du même Lovecraft Les Contrées du rêve (toujours chez Mnémos). Selon Camus, Lovecraft est l’écrivain de l’indicible, et pour le saisir on doit regarder comment il n’écrit pas ! Un cauchemar pour tout traducteur normalement constitué, en somme. Il est vrai que Lovecraft fait du cauchemar sa matière première. Mais David Camus ne voit dans ce défi à relever qu’un doux rêve de jeunesse. Des années, qu’il fréquente son auteur fétiche (oui, on peut parler de fétichisme, à ce stade) pour parvenir à ce degré de fusion avec lui, pour parler aussi bien son langage ô combien particulier, pour en éviter les contresens et les pièges dans lesquels d’autres tombent si facilement. Camus a même créé son dictionnaire lovecraftien (à quand sa parution ?), les récits ne lui suffisaient plus. Laissons-nous donc embarquer par ce guide de haut vol, par ce maître ès Lovecraft, dans les voyages que nous proposent ces six nouvelles. Voyages de première classe dans les contrées de la peur, au bout de l’horreur, avec les sublimes « L’Appel de Cthulhu », « Les Montagnes hallucinées » et « Dans l’abîme du temps ». On croyait avoir lu ces textes, mais c’était avant de les avoir lus préfacés et traduits par David Camus.

Les Montagnes hallucinées, de H.P. Lovecraft, traduit par David Camus, Mnémos, 330 p., 22,50 € (article paru dans Service littéraire en mai 2013).

9 juin 2013

David Camus et "Les Montagnes hallucinées" [5] : dans l'univers de Lovecraft

Les éditions Mnémos ont fait paraître en mars 2013 un recueil de nouvelles signées Lovecraft, intitulé Les Montagnes hallucinées. David Camus, auteur par ailleurs, en est le traducteur et le préfacier, double rôle qu'il avait déjà tenu en 2010 pour la parution des Contrées du rêve, chez le même éditeur.
Cette interview est la cinquième et dernière d'une série qu'il a accepté de m'accorder. Nous nous y entretenons sur ce qui fait la richesse de l'univers lovecraftien.


Pour en découvrir davantage sur David Camus, parcourez son site officiel



1 juin 2013

David Camus et "Les Montagnes hallucinées" [4] : la beauté au milieu de l'horreur


Les éditions Mnémos ont fait paraître en mars 2013 un recueil de nouvelles signées Lovecraft, intitulé Les Montagnes hallucinées. David Camus, auteur par ailleurs, en est le traducteur et le préfacier, double rôle qu'il avait déjà tenu en 2010 pour la parution des Contrées du rêve, chez le même éditeur.
Cette interview est la quatrième d'une série qu'il a accepté de m'accorder. Nous nous y entretenons sur une thématique chère à Lovecraft : la beauté au milieu de l'horreur.

Pour en découvrir davantage sur David Camus, parcourez son site officiel



23 mai 2013

David Camus et "Les Montagnes hallucinées" [3] : le lexique lovecraftien


Les éditions Mnémos ont fait paraître en mars 2013 un recueil de nouvelles signées Lovecraft, intitulé Les Montagnes hallucinées. David Camus, auteur par ailleurs, en est le traducteur et le préfacier, double rôle qu'il avait déjà tenu en 2010 pour la parution des Contrées du rêve, chez le même éditeur.
Cette interview est la troisième d'une série qu'il a accepté de m'accorder. Nous nous y entretenons sur le besoin d'élaborer un lexique lovecraftien afin de traduire cet auteur au langage si riche et si complexe.



Pour en découvrir davantage sur David Camus, parcourez son site officiel





17 mai 2013

David Camus et "Les Montagnes hallucinées" [2] : mécanisme et description de l'horreur lovecraftienne


Les éditions Mnémos ont fait paraître en mars 2013 un recueil de nouvelles signées Lovecraft, intitulé Les Montagnes hallucinées. David Camus, auteur par ailleurs, en est le traducteur et le préfacier, double rôle qu'il avait déjà tenu en 2010 pour la parution des Contrées du rêve, chez le même éditeur.
Cette interview est la deuxième d'une série qu'il a accepté de m'accorder. Nous nous y entretenons sur le mécanisme et la description de l'horreur lovecraftienne.



Pour en découvrir davantage sur David Camus, parcourez son site officiel



13 mai 2013

David Camus et "Les Montagnes hallucinées" [1] : traduire l'intraduisible Lovecraft


Les éditions Mnémos ont fait paraître en mars 2013 un recueil de nouvelles signées Lovecraft, intitulé Les Montagnes hallucinées. David Camus, auteur par ailleurs, en est le traducteur et le préfacier, double rôle qu'il avait déjà tenu en 2010 pour la parution des Contrées du rêve, chez le même éditeur.
Cette interview est la première d'une série qu'il a accepté de m'accorder. Nous nous y entretenons sur la difficulté de traduire Lovecratft, auteur de l'indicible.



Pour en découvrir davantage sur David Camus, parcourez son site officiel


8 mai 2013

Un auteur indépendant se présente : Nicolas Didier Barriac


La rubrique « Un auteur indépendant se présente » est un espace d’expression et de visibilité pour tout auteur indé qui le souhaite. Ici, chacun a carte blanche pour parler de ses œuvres, de son univers, de son parcours, de ses projets, et de l’édition indé.
De ça et du reste, puisque l’indépendance, c’est la liberté.
Merci à Nicolas Didier Barriac pour sa contribution.

DR
C’est avec anxiété que je m’approche du lieu de rendez-vous. Depuis des semaines, le monde de l’édition ne parle plus que de lui et de son premier roman, Malakas…, une autofiction délicieusement ironique et tendre. Nicolas Didier Barriac, malgré un agenda médiatique chargé comme un sportif espagnol, accepte de m’accorder quelques minutes de son temps pour me permettre d’en savoir plus sur sa récente percée dans le milieu. On le dit farouche et imprévisible. Je tente de le saluer…

Bonjour Nicolas. Merci de m’accorder cet entretien. Il semblerait qu’avant de publier Malakas… votre parcours était très ancré dans le journalisme musical.
Tout à fait. J’ai commencé à écrire « sérieusement » il y a un peu plus de dix ans, non pas par le biais de la fiction mais en créant un webzine entièrement dédié à la musique. De fil en aiguille, je me suis retrouvé à participer en tant que pigiste à des magazines papier et à de gros sites spécialisés. Je continue aujourd’hui encore avec une envie intacte.

C’est donc pour cela qu’il y a autant d’éléments musicaux dans Malakas… ?
La musique fait partie de mes passions les plus chères. Et comme dans un film, lorsqu’une chanson fait son apparition, il est possible de dépeindre beaucoup de sentiments avec un simple morceau de musique dans une narration. Cela aurait été bête de ne pas se servir de ce pouvoir évocateur. De plus, le héros du roman, Louis, a une relation très particulière à la musique, notamment au titre Ballad of Sir Frankie Crisp (Let it Roll) de George Harrison. Et son meilleur ami est le leader d’un groupe de rock allumé. Tout cela fait qu’il y a pas mal de références à la musique tout au long de Malakas…

Le ton du roman est très classique, mais il use aussi du sarcasme et de l’absurdité à tour de bras. C’est la patte NDB ?
J’aime les histoires enracinées dans le réel. Mais pour les rendre intéressantes sur la longueur d’un roman, il faut leur apporter un twist sous peine d’ennuyer les lecteurs. Ici je trouvais que l’absurdité et l’ironie des situations  pouvaient produire l’effet recherché. Le narrateur est vraiment horripilant de mollesse, et les deux principaux personnages féminins ont des comportements désespérants. Il y avait matière à décrire une histoire d’amour singulière. Une fois le cadre installé, avec ces personnages très forts, il n’y avait plus qu’à dérouler et à doser quelques rebondissements.

En tant que lecteur, vous appréciez quels genres de livres ? Vos goûts personnels transparaissent dans Malakas… ?
Tout ce qui arrive à jongler entre larmes et rires avec habileté me plaît particulièrement. J’apprécie les histoires touchantes et drôles, écrites avec sérieux. J’ai essayé de réaliser ce genre de roman avec Malakas…, où les éléments traditionnels des intrigues sentimentales sont présents mais totalement détournés et portés en dérision. J’aime à penser que ce livre a une approche décalée comme pouvait l’avoir le film Love Actually par rapport aux comédies romantiques.

Vous avez autopublié ce roman. Pourquoi ce choix ?
Je suis ouvert sur bon nombre de sujets, mais je ne transige pas sur la liberté artistique. Depuis une décennie que je côtoie des groupes, internationaux ou locaux, j’ai mesuré l’importance de cette notion. J’ai vu des dizaines de groupes forcés de pondre un album pour se défaire d’un contrat, précipiter l’enregistrement pour respecter une tournée bookée à l’avance, etc. Dans l’édition, j’imagine que c’est pareil. Or, que ce soit en musique ou en littérature, nous avons tous à disposition des moyens modernes pour mettre dans les mains du public nos œuvres. Pourquoi nous en priver ? Je hais l’idée selon laquelle des intermédiaires filtrent ce que le public doit ou pourrait aimer. Je suis convaincu de l’intelligence des gens. Ils peuvent se forger un avis par eux-mêmes, même devant un choix abondant. Si, si, essayez, vous verrez.

Vous préférez le support papier ou le support numérique pour lire ?
Tout dépend de l’usage. Dans les transports en commun ou en vacances, par exemple, je n’ai pas envie de m’encombrer d’un gros livre. Chez moi ou tranquillement installé dans un café, je n’ai pas envie de sortir une tablette. En fait, je n’ai pas envie de choisir. Les deux solutions ont leurs avantages et leurs inconvénients, même si, indéniablement, une bibliothèque avec des liseuses alignées est sacrément moche.

Bien que Malakas… ne soit sorti que depuis quelques jours, vous avez déjà d’autres projets en tête. Pouvez-vous nous en toucher quelques mots ?
Dans les semaines à venir, il y aura quelques surprises à suivre autour du roman. Par ailleurs, l’écriture de Malakas… s’est terminée fin 2012. Depuis, j’ai commencé une autre histoire dans un genre complètement différent. Mais rien ne dit que ce soit la prochaine à paraître, car j’ai aussi quelques nouvelles auxquelles je suis très attaché et qui pourraient voir le jour.

Pour vous procurer le livre : Malakas…

Pour en connaître davantage sur l’auteur

4 mai 2013

Jeff Balek, réinventeur de la série littéraire

Jeff Balek ne se contente pas d'être le réinventeur de la série littéraire. Il est également l'auteur de celle  qui est devenue culte dès sa sortie, Le Waldgänger, dont le nom du héros, Blake, n'est jamais que l'anagramme de BalekOn lui doit en outre le création d'un univers fictif et tentaculaire, La Ville, dont les ramifications s'étendent jusque dans la réalité grâce à l'un de ses quartiers, Yumington. Celui-ci est même tellement ancré, à présent, dans la réalité, qu'il vient d'être nommé lauréat de Lab-O du Pôle Média Grand Paris.
Des milliers de fans et de followers plus tard, l'homme accepte de répondre à mes questions en toute simplicité. Et du coup, ça donne une interview à épisodes ; 4 exactement. Normal, pour ce serial writer.
Dans cet épisode 4, Monsieur Balek revient sur l'intérêt de la série littéraire et sur ses motivations à s'être lancé dans ce "mode narratif", expression qui pourrait bien d'ici peu trouver son féminin. La série littéraire passerait ainsi du statut de simple mode narratif à  celui de véritable mode narrative.






Pour en savoir davantage sur Jeff Balek :

30 avril 2013

Jeff Balek, auteur du partage


Jeff Balek ne se contente pas d'être le réinventeur de la série littéraire. Il est également l'auteur de celle  qui est devenue culte dès sa sortie, Le Waldgänger, dont le nom du héros, Blake, n'est jamais que l'anagramme de BalekOn lui doit en outre le création d'un univers fictif et tentaculaire, La Ville, dont les ramifications s'étendent jusque dans la réalité grâce à l'un de ses quartiers, Yumington. Celui-ci est même tellement ancré, à présent, dans la réalité, qu'il vient d'être nommé lauréat de Lab-O du Pôle Média Grand Paris.
Des milliers de fans et de followers plus tard, l'homme accepte de répondre à mes questions en toute simplicité. Et du coup, ça donne une interview à épisodes ; 4 exactement. Normal, pour ce serial writer.
Dans cet épisode 3, Monsieur Balek évoque les relations de partage et d'interactivité qu'il entretient avec ses lecteurs.




Pour en savoir davantage sur Jeff Balek :

28 avril 2013

Raging Bull, de Jake LaMotta : victoire par chaos


Raging Bull est un film mythique de Martin Scorsese, dans lequel DeNiro crève l’écran pour entrer dans la légende. Mais c’est aussi un livre que 13e Note éditions a eu la riche idée de rééditer dans sa sublime collection « Pulse ». LaMotta se confesse, donc, aidé par son vieux copain Peter Savage, et met les poings sur les « i ». Par pudeur ou délicatesse, assurément, le film ne retrace qu’une infime partie de cet itinéraire d’un enfant pas gâté du Bronx. Mais la pudeur et la délicatesse, LaMotta les terrasse. Il nous en met plein les dents, plein l’estomac, plein les mirettes. Il écrit comme il boxe, droit au but, sans fioritures (la traduction de Jacques Martinache est un régal). C’est son style, au Taureau enragé, de foncer tête baissée, de tout renverser sur son passage. Ce qui n’empêche ni l’efficacité ni la beauté du geste. Car ce poids moyen envoie du lourd qui fait mouche. Il balance chaque phrase comme un uppercut et nous envoie tantôt dans les cordes, tantôt au tapis. Il ne nous épargne rien de tous les coups qu’il a dû encaisser – des coups à l’âme – pour devenir un jour le N° 1 mondial, pour briller de cette gloire éphémère qui dura deux ans, deux ans seulement, et pour laquelle il a tout perdu. La Mafia et la rue ont démoli, construit et redémoli son fils maudit. La prison et un prêtre l’ont conduit sur les voies de la rédemption. Les larmes aux yeux et la rage au ventre, voilà comment nous ressortons de cette lecture bouleversante où un gros dur se met à poil pour montrer ses cicatrices. Raging Bull raconte l’histoire d’un homme qui un jour a tenu le monde dans ses poings, non pas après avoir battu Marcel Cerdan, mais après s’être battu toute sa vie contre lui-même et être parvenu à vaincre ses démons. Victoire par chaos.

Raging Bull, de Jake LaMotta, traduit de l’américain par Jacques Martinache, 13e Note éditions, « Pulse », 352 p., 10 €.
(Article paru dans Service littéraire d'avril 2013.)